


























Programme :
- 1 Ecole Maternelle (4 Classes)
- 1 Ecole Elementaire (5 Classes)
- Salle d’activité
- Espace restauration
- Espaces communs
- Cour de récréation
- 1 Ecole Maternelle (4 Classes)
- 1 Ecole Elementaire (5 Classes)
- Salle d’activité
- Espace restauration
- Espaces communs
- Cour de récréation
Réactiver un patrimoine par la soustraction
Le bâtiment de l’ancien Annexe du Conservatoire de Musique de Montpellier, situé au cœur de l’Écusson, à proximité immédiate de la Cathédrale Saint-Pierre, possède une valeur patrimoniale significative. Depuis son acquisition par les Ursulines en 1679 pour y établir la maison Saint-Charles, il a subi de nombreuses modifications et une forte densification bâtie, en particulier au cours du XXe siècle.
Notre intervention a consisté en une réhabilitation complète du bâtiment afin de l’adapter à accueillir l’École Primaire Pierre et Colette Soulages.
Pour ce faire, nous avons choisi une approche de travail par soustraction pour révéler et mettre en valeur les traces laissées par les différentes époques. À travers un processus méticuleux de diagnostic et d’identification des éléments remarquables, nous avons développé une méthodologie de conservation et de renforcement des éléments clés en parallèle de décisions fortes sur des démolitions permettant de retrouver l’essence du lieu.
Le rétablissement de porosités initiales à permis de dédensifier le lieu et d’y faire entrer la lumière jusqu’en son sein, symbolisé par un patio reprenant l’implantation de la Cour de l’Hôtel de Brissac. La Chapelle à également retrouvé son volume initial par la suppression du plancher intermédiaire ajouté dans les années 1990.
Ce processus de réhabilitation complexe et exigeant, mêlant à la fois considérations de laïcité et préservation de la mémoire du lieu, à permis l’établissement d’un nouveau lieu singulier où le bien-être des enfants en fut la priorité.
Le bâtiment de l’ancien Annexe du Conservatoire de Musique de Montpellier, situé au cœur de l’Écusson, à proximité immédiate de la Cathédrale Saint-Pierre, possède une valeur patrimoniale significative. Depuis son acquisition par les Ursulines en 1679 pour y établir la maison Saint-Charles, il a subi de nombreuses modifications et une forte densification bâtie, en particulier au cours du XXe siècle.
Notre intervention a consisté en une réhabilitation complète du bâtiment afin de l’adapter à accueillir l’École Primaire Pierre et Colette Soulages.
Pour ce faire, nous avons choisi une approche de travail par soustraction pour révéler et mettre en valeur les traces laissées par les différentes époques. À travers un processus méticuleux de diagnostic et d’identification des éléments remarquables, nous avons développé une méthodologie de conservation et de renforcement des éléments clés en parallèle de décisions fortes sur des démolitions permettant de retrouver l’essence du lieu.
Le rétablissement de porosités initiales à permis de dédensifier le lieu et d’y faire entrer la lumière jusqu’en son sein, symbolisé par un patio reprenant l’implantation de la Cour de l’Hôtel de Brissac. La Chapelle à également retrouvé son volume initial par la suppression du plancher intermédiaire ajouté dans les années 1990.
Ce processus de réhabilitation complexe et exigeant, mêlant à la fois considérations de laïcité et préservation de la mémoire du lieu, à permis l’établissement d’un nouveau lieu singulier où le bien-être des enfants en fut la priorité.













Une porosité retrouvée
Le patio devient la pièce centrale de l’École Primaire, directement accessible depuis l’entrée, il crée un trait d’union avec la cour de récréation à travers un sous-œuvre monumental. Cet acte fait directement référence au plan d’origine du Couvent des Ursulines qui liaisonnait la Grande Cour, maintenant devenu patio, aux Jardins, transformés ici en cour de récréation.
La démolition des constructions du XXeme siècle qui obstruaient totalement cet espace à permis de retrouver les façades patrimoniales de la Maison Saint-Charles ainsi que de l’Hôtel de Brissac. Chaque pan de mur raconte une histoire traduisible à travers les différentes mises en œuvres des pierres laissées visibles. La façade de l’escalier d’honneur reprend sa fonction initiale et les ouvertures d’origine ont été rouvertes pour marquer les proportions de plein/vides associés à cet accès monumental, offrant par la même occasion de nouveaux points de vues sur la flèche de la Cathédrale.
Les stigmates des percements réalisées au siècle dernier restent présentent en creux, ils n’ont pas été effacées mais composent maintenant ces parois verticales pour décrire la vie tumultueuse du bâtiment et son évolution.
Ce patio a également pour objectif d’offrir une régulation thermique à travers un tirage naturel qui permet de développer un micro-climat rafraîchissant. Les nouvelles ouvertures créées assument leurs identités dans la composition générale de l’espace et permettent aux différentes classes de bénéficier de ventilation naturelle traversantes.
Séquencer par le vide
Trois grandes failles viennent séquencer le bâtiment en des points singuliers qui marquent différentes étapes dans l’histoire du lieu. La première, visible dès la nouvelle entrée de l’Ecole Primaire, correspond à la période de vente du couvent des Ursulines en 1792, suite à la révolution Française, et à son extension «aile Ouest» survenue concomitamment.
La seconde faille, visible dans l’actuel patio, correspond à la liaison opérée en 1857 entre l’emprise de l’ancien Hôtel de Brissac et la surélévation de l’aile Ouest, refermant ainsi la Grande Cour du Couvent des Ursulines.
La troisième faille, en pignon de l’aile Ouest, en fond de galerie, projette le regard vers l’actuelle École Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier. Nous avons tenu à rétablir la relation entre ces deux bâtiments car des constructions venaient prolonger cet édifice et faisaient de la rue de la Corraterie une androne. Les démolitions dans les années 1990 ont fini de totalement effacer les traces du tissus ancien, maintenant uniquement signifié par ces grandes ouvertures.
Composées de châssis aluminium uniques de grandes dimensions, ces menuiseries apportent une lumière naturelle importante dans l’École Primaire Pierre et Colette Soulages, tout en offrant de nouveaux points de vue sur l’environnement exceptionnel du centre historique Montpelliérain.
Le patio devient la pièce centrale de l’École Primaire, directement accessible depuis l’entrée, il crée un trait d’union avec la cour de récréation à travers un sous-œuvre monumental. Cet acte fait directement référence au plan d’origine du Couvent des Ursulines qui liaisonnait la Grande Cour, maintenant devenu patio, aux Jardins, transformés ici en cour de récréation.
La démolition des constructions du XXeme siècle qui obstruaient totalement cet espace à permis de retrouver les façades patrimoniales de la Maison Saint-Charles ainsi que de l’Hôtel de Brissac. Chaque pan de mur raconte une histoire traduisible à travers les différentes mises en œuvres des pierres laissées visibles. La façade de l’escalier d’honneur reprend sa fonction initiale et les ouvertures d’origine ont été rouvertes pour marquer les proportions de plein/vides associés à cet accès monumental, offrant par la même occasion de nouveaux points de vues sur la flèche de la Cathédrale.
Les stigmates des percements réalisées au siècle dernier restent présentent en creux, ils n’ont pas été effacées mais composent maintenant ces parois verticales pour décrire la vie tumultueuse du bâtiment et son évolution.
Ce patio a également pour objectif d’offrir une régulation thermique à travers un tirage naturel qui permet de développer un micro-climat rafraîchissant. Les nouvelles ouvertures créées assument leurs identités dans la composition générale de l’espace et permettent aux différentes classes de bénéficier de ventilation naturelle traversantes.
Séquencer par le vide
Trois grandes failles viennent séquencer le bâtiment en des points singuliers qui marquent différentes étapes dans l’histoire du lieu. La première, visible dès la nouvelle entrée de l’Ecole Primaire, correspond à la période de vente du couvent des Ursulines en 1792, suite à la révolution Française, et à son extension «aile Ouest» survenue concomitamment.
La seconde faille, visible dans l’actuel patio, correspond à la liaison opérée en 1857 entre l’emprise de l’ancien Hôtel de Brissac et la surélévation de l’aile Ouest, refermant ainsi la Grande Cour du Couvent des Ursulines.
La troisième faille, en pignon de l’aile Ouest, en fond de galerie, projette le regard vers l’actuelle École Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier. Nous avons tenu à rétablir la relation entre ces deux bâtiments car des constructions venaient prolonger cet édifice et faisaient de la rue de la Corraterie une androne. Les démolitions dans les années 1990 ont fini de totalement effacer les traces du tissus ancien, maintenant uniquement signifié par ces grandes ouvertures.
Composées de châssis aluminium uniques de grandes dimensions, ces menuiseries apportent une lumière naturelle importante dans l’École Primaire Pierre et Colette Soulages, tout en offrant de nouveaux points de vue sur l’environnement exceptionnel du centre historique Montpelliérain.







Parti-pris et laïcité
La chapelle est un marqueur fort de l’histoire du lieu. Edifiée en 1857 par l’architecte Nulma Polge selon un style néogothique, elle fut grandement modifiée dans les années 1990 avec l’ajout d’un plancher béton intermédiaire permettant d’y accueillir deux salles de représentation pour le Conservatoire de Musique. Plusieurs enjeux se sont présentés lors de la réhabilitation du lieu, avec pour objectif principal de retrouver le volume d’origine en démolissant le plancher intermédiaire. Une fois fait, l’ensemble du volume a été traité de façon homogène à l’aide d’une couche intissée enduite à la chaux pour unifier les parois dégradées sans détériorer les décors, bien que pastiches difficilement datables. L’ensemble des vitraux ont été déposés pour être restaurés dans les règles de l’art et remis en place.
Les ajouts contemporains se veulent présents mais légers, sans interférer avec la massivité du lieu. Le chauffage et la ventilation ont été traités en sol et l’acoustique et l’éclairage forment une structure indépendante en cadres métalliques et tissus tendu qui viennent animer chaque travée. En résulte une intervention forte mais à l’aspect final mesuré où la question de la laïcité à été traitée sous le prisme du respect patrimonial du lieu devenu salle d’activité, assumant la contradiction que représente une Ecole publique nichée au sein d’un ancien couvent.
Qualification des strates extérieures
Aux alentours des années 1880, les galeries sur jardin aux planchers avec poutrelles métalliques, voutains de briques et colonnes en fonte, furent mises en œuvre. Ces coursives apportent une ombre portée et une protection aux intempéries en plus d’offrir de larges espaces extérieurs en lien direct avec les salles de classe du premier étage. Soumises à de nombreuses problématiques structurelles, de tenue au feu et d’accessibilité, un travail de confortement général à dû être mis en œuvre pour permettre son usage par le public. Ainsi, une structure métallique complémentaire à été ajoutée en retrait des éléments en fonte initiaux, permettant de garantir leur pérennité.
La cour de récréation est décomposée en deux étages et déminéralisée au maximum. Les pavés présents en sol du patio s’étendent jusqu’à la cour de récréation haute et se dédensifient pour laisser prospérer la végétation. La cour basse est totalement perméable avec un sol en copeaux de bois et accompagnée d’une dizaine d’arbres nouvellements plantés. En ressortira à terme l’ambiance d’une petite forêt urbaine où les plus jeunes pourront développer ce lien direct à la nature.
La chapelle est un marqueur fort de l’histoire du lieu. Edifiée en 1857 par l’architecte Nulma Polge selon un style néogothique, elle fut grandement modifiée dans les années 1990 avec l’ajout d’un plancher béton intermédiaire permettant d’y accueillir deux salles de représentation pour le Conservatoire de Musique. Plusieurs enjeux se sont présentés lors de la réhabilitation du lieu, avec pour objectif principal de retrouver le volume d’origine en démolissant le plancher intermédiaire. Une fois fait, l’ensemble du volume a été traité de façon homogène à l’aide d’une couche intissée enduite à la chaux pour unifier les parois dégradées sans détériorer les décors, bien que pastiches difficilement datables. L’ensemble des vitraux ont été déposés pour être restaurés dans les règles de l’art et remis en place.
Les ajouts contemporains se veulent présents mais légers, sans interférer avec la massivité du lieu. Le chauffage et la ventilation ont été traités en sol et l’acoustique et l’éclairage forment une structure indépendante en cadres métalliques et tissus tendu qui viennent animer chaque travée. En résulte une intervention forte mais à l’aspect final mesuré où la question de la laïcité à été traitée sous le prisme du respect patrimonial du lieu devenu salle d’activité, assumant la contradiction que représente une Ecole publique nichée au sein d’un ancien couvent.
Qualification des strates extérieures
Aux alentours des années 1880, les galeries sur jardin aux planchers avec poutrelles métalliques, voutains de briques et colonnes en fonte, furent mises en œuvre. Ces coursives apportent une ombre portée et une protection aux intempéries en plus d’offrir de larges espaces extérieurs en lien direct avec les salles de classe du premier étage. Soumises à de nombreuses problématiques structurelles, de tenue au feu et d’accessibilité, un travail de confortement général à dû être mis en œuvre pour permettre son usage par le public. Ainsi, une structure métallique complémentaire à été ajoutée en retrait des éléments en fonte initiaux, permettant de garantir leur pérennité.
La cour de récréation est décomposée en deux étages et déminéralisée au maximum. Les pavés présents en sol du patio s’étendent jusqu’à la cour de récréation haute et se dédensifient pour laisser prospérer la végétation. La cour basse est totalement perméable avec un sol en copeaux de bois et accompagnée d’une dizaine d’arbres nouvellements plantés. En ressortira à terme l’ambiance d’une petite forêt urbaine où les plus jeunes pourront développer ce lien direct à la nature.







Accompagner la matérialité du lieu avec humilité
Les espaces intérieurs sont, quant à eux, traités avec sobriété. La pierre est remise à nu en déposant les multiples couches de recouvrement qui ont pu s’accumuler durant de nombreuses années. Apparaît alors des murs au calepinage intriguant, parfois même des calepinages soignés qui temoignent d’une ancienne fonction de façade. Le béton est utilisé brut et sablé pour marquer clairement les interventions et ouvrir largement les espaces pédagogiques vers les circulations. Le peu d’intervention légères utilisent le bois sous toutes ses formes comme matériau principal : panneaux pleins ou perforé en cimaise, laine compressée en plafond et gaine technique devenant mobilier pour accompagner les entrées.
Les planchers ont été totalement déposés, ne laissant plus que les poutres maîtresses. Un nouveau complexe de sol à alors été mis en œuvre à travers un moisage qui permet de conserver les poutres existantes visibles en sous-face de l’ensemble des espaces et complété par une chape à base de billes d’argile recevant les finitions de sol. L’ensemble des interventions ont donc été faites pour garantir aux espaces d’apprentissage et d’éveil une qualité d’usage optimale.
L’École Primaire Pierre et Colette Soulages opère un trait d’union avec ses multiples fonctions passées en assumant un patrimoine palimpseste mis à nu, superposé et réadapté à une nouvelle programmaion essentielle au le Centre-ville de Montpellier.
Par une soustraction réfléchie des masses, les vues, l’air et la lumière y sont maintenant partout présents. L’architecture y est utilisée comme un médium pédagogique, favorisant la curiosité des plus petits à travers des indices, des traces et des mystères sur l’histoire du lieu laissés çà et là à la vue de chacun.
Les espaces intérieurs sont, quant à eux, traités avec sobriété. La pierre est remise à nu en déposant les multiples couches de recouvrement qui ont pu s’accumuler durant de nombreuses années. Apparaît alors des murs au calepinage intriguant, parfois même des calepinages soignés qui temoignent d’une ancienne fonction de façade. Le béton est utilisé brut et sablé pour marquer clairement les interventions et ouvrir largement les espaces pédagogiques vers les circulations. Le peu d’intervention légères utilisent le bois sous toutes ses formes comme matériau principal : panneaux pleins ou perforé en cimaise, laine compressée en plafond et gaine technique devenant mobilier pour accompagner les entrées.
Les planchers ont été totalement déposés, ne laissant plus que les poutres maîtresses. Un nouveau complexe de sol à alors été mis en œuvre à travers un moisage qui permet de conserver les poutres existantes visibles en sous-face de l’ensemble des espaces et complété par une chape à base de billes d’argile recevant les finitions de sol. L’ensemble des interventions ont donc été faites pour garantir aux espaces d’apprentissage et d’éveil une qualité d’usage optimale.
L’École Primaire Pierre et Colette Soulages opère un trait d’union avec ses multiples fonctions passées en assumant un patrimoine palimpseste mis à nu, superposé et réadapté à une nouvelle programmaion essentielle au le Centre-ville de Montpellier.
Par une soustraction réfléchie des masses, les vues, l’air et la lumière y sont maintenant partout présents. L’architecture y est utilisée comme un médium pédagogique, favorisant la curiosité des plus petits à travers des indices, des traces et des mystères sur l’histoire du lieu laissés çà et là à la vue de chacun.